by RFI
<p>Les opinions, les points de vue et les avis souvent divergents des éditorialistes et des commentateurs sur l'actualité française et internationale dans les hebdomadaires français. Une revue de presse présentée chaque dimanche par Catherine Potet.</p>
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April 27, 2025
<p>C’était « l’adieu au pape du peuple » titre la Tribune Dimanche, au-dessus d’une photo de la place Saint-Pierre noire de monde. « 400 000 fidèles et une soixantaine de dirigeants politiques ont assisté aux funérailles du pape François », poursuit le journal, « les combats du défunt ont été rappelés, une dernière leçon à destination des puissants réunis à Rome ». Le Parisien Dimanche, de son côté, estime que les funérailles du pape ont été comme « une tribune géante pour rappeler son message de paix et d’attention aux pauvres ». Dans son homélie, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des Cardinaux a décrit le <a target="_self" href="https://www.rfi.fr/fr/tag/pape-françois/"><strong>pape François</strong></a> comme une « forte personnalité » aimant le « contact direct avec le peuple » et « dont la ligne de conduite aura été, 12 ans durant, une attention particulière aux plus démunis et aux exclus ». Le Journal du Dimanche, lui, a suivi le cortège funèbre, « un parcours de 6 kilomètres dans les rues de Rome, escorté par une foule toujours nombreuse, le pape achève son dernier voyage en papamobile, accueilli là où il sera inhumé, par les plus démunis. Une quarantaine de personnes, roses blanches à la main, sont là pour lui rendre hommage, détenus, anciens sans-abris, personnes transgenres. Toutes ou presque ont déjà rencontré François ».</p><h2>Abus sexuels</h2><p>Dans les hebdomadaires, l’heure est au bilan. Et là encore, il est question de l’attention accordée par François aux plus pauvres. Mais ce n’est pas tout. Le Point souligne ainsi que « Jose Bergoglio a porté la cause des plus fragiles, apparaissant progressiste, mais restant conservateur sur le fond, dans une Église minée par la crise des abus sexuels ». « Les vieilles nations de la catholicité – France, Italie, Espagne, Allemagne et Irlande, sont touchées de plein fouet par ces actes immondes, parfois crimes de masse, qui provoquent des haut-le-cœur chez les fidèles. Et la désertion de certains ». Dans le Nouvel Obs, la journaliste et historienne italienne Lucetta Scaraffia, souligne de son côté que « l’aspect le plus préoccupant de la condition des femmes dans l’Église, est le silence et le refus de s’attaquer au très grave problème des abus sexuels commis par des religieux et des prêtres. Ceux-ci sont nombreux, y compris dans les pays occidentaux et conduisent souvent à des avortements payés par les hiérarchies ecclésiastiques ». « Il est vrai », poursuit Lucetta Scaraffia que « pour les abus commis sur les enfants, François a dit des mots forts et beaux et a pris des dispositions sévères envers les coupables d’abus ou de dissimulation d’abus. Mais en réalité, il a souvent protégé les agresseurs qu’il connaissait », accuse la journaliste italienne.</p><h2>Un pape africain ?</h2><p>La presse hebdomadaire s’interroge par ailleurs sur le nom du prochain pape. Les spéculations vont bon train, et elles ont commencé bien avant l’enterrement du pape. À ce petit jeu, le Point fait preuve de prudence et estime que « le conclave, profondément remanié par François et peuplé d’inconnus, pourrait générer une surprise ». L’hebdomadaire soupèse les chances de dix candidats potentiels, parmi lesquels on compte deux africains. Le congolais Fridolin Ambongo Besungu. Cardinal qui au sein du C9, le groupe de neuf cardinaux dont s’était entouré le pape, « portait la voix de l’Afrique, le continent le plus dynamique en termes de fidèles, mais dont les évêques sont les plus conservateurs ». Le Point cite également le guinéen Robert Sarah, qui paraît-il, « rêve d’être le premier pape africain ». « Mais », remarque l'hebdomadaire, « sa rigidité dogmatique en ferait un pape clivant, à la tête d’une église qui a besoin d’apaisement ». Enfin, dans l'Express, l'expert du Vatican Edward Pentin, estime « qu'un pape africain est parfaitement envisageable ». Il donne sa préférence au cardinal guinéen Robert Sarah. « C’est », dit-il, « un candidat très fort dans le sens où il est considéré comme un homme très saint doublé d’un grand intellectuel ».</p><h2>Profil recherché</h2><p>Enfin, un exercice original dans le Nouvel Obs, où le chroniqueur David Caviglioli s’est amusé à rédiger l’offre d’emploi pour le prochain pape. On commence par la description de « l’entreprise » Vatican : « Depuis près de 2000 ans, nous intervenons dans le monde entier afin de fournir une grande diversité de services à plus d’un milliard de fidèles. Organisation de baptêmes, de mariages, d’enterrements … » Quel est le profil recherché ? « Vous êtes un homme avec des cheveux blancs. Vous parlez toutes les langues avec un fort accent difficile à identifier. Marcher très lentement n’a aucun secret pour vous. Vous êtes passé maître dans l’art d’apparaître sur un balcon en levant le bras » ... Ou encore : « lorsqu'on vous parle vous hochez la tête avec les yeux mi-clos et un demi sourire indéchiffrable ». C’est irrévérencieux, mais plutôt drôle…</p>
April 20, 2025
<p>« Combien de temps durera cette guerre ? Ce n'est pas nous qui pouvons le décider. (…) Quelle qu'en soit la durée, nous ne céderons jamais ! On se battra jusqu'au triomphe ! » grondait Mao Zedong, fondateur de la République populaire de Chine, le 7 février 1953, alors que la Chine défendait ce qui deviendra la Corée du Nord face aux forces américaines, alliées, elles, du Sud.</p><p>Un discours avec une forte résonance actuelle, cité par l'hebdomadaire français l'Express, qui nous offre cette semaine un important dossier sur comment la Chine se prépare depuis des années au choc commercial avec les États-Unis. Loin de faire allégeance à Donald Trump, le « géant asiatique » rend coup pour coup aux taxes douanières du président américain.</p><p>Une réponse que la Chine risque de payer au prix fort. Mais elle est prête à le faire. D'ailleurs, cela a déjà commencé, note l'Express : « Amazon annule des commandes en provenance de Chine. Et des bateaux chargés de marchandises qui devaient prendre la mer restent à quai dans les ports de Shanghai ».</p><p>Le régime chinois est persuadé que Washington jettera l’éponge en premier et s’accroche à des signes. Par exemple, Donald Trump a déjà cédé sur les ordinateurs, smartphones et autres produits high-tech chinois : plus aucune taxe pour entrer sur le territoire américain.</p><h2>Les leviers de Pékin</h2><p>Pourtant, sur le papier, « la Chine est largement désavantagée », selon l'Express : Pékin exporte bien plus aux États-Unis qu’elle n’importe. Mais c’est sans compter sur des leviers que Washington n’a pas. Le régime autoritaire chinois peut « limiter les sorties de ses capitaux », rappelle l'Express. Et sa propagande n’aura aucun mal à faire penser aux ménages chinois que c’est la faute de Donald Trump en cas de baisse substantielle du niveau de vie.</p><p>Cet affrontement commercial effraie l’Europe et son industrie. « L’empire est à venir », « Cette déferlante chinoise qui menace la France », titre Marianne, qui rapporte cette semaine, page 17, que les capitaines d’industrie européens craignent la balle perdue dans cet affrontement. L’UE est le deuxième marché de consommateurs du monde. Si les exportations chinoises ne vont plus aux États-Unis, elles risquent de déferler sur l’Europe : millions d’objets à prix moindre. Une éventualité qui fait courir des risques aggravés pour des pans économiques français dont Marianne fait la liste. Et en première ligne : l’automobile, suivie de la bagagerie et maroquinerie. Puis viennent les fabricants de câbles électriques, de meubles et de robinets.</p><h2>« L'apaisement, c’est du vent » entre la France et l’Algérie</h2><p>Après l’expulsion de 12 agents diplomatiques français par Alger, Marianne revient sur la désescalade espérée au départ entre les deux pays, avant ce regain de tension. « Illusion ! » : le voyage de Jean-Noël Barrot en Algérie le 6 avril « n’était qu’un leurre », déplore le magazine : « Alger n’a en fait promis aucun geste. Pas de retour de l’ambassadeur algérien en France, rappelé par son pays depuis juillet dernier. Pas de date pour une libération de l’auteur franco-algérien Boualem Sansal, retenu depuis cinq mois. Aucune amélioration quant à l’application des mesures d’éloignement prononcées contre des Algériens », relève Marianne.</p><p>Viennent donc ces expulsions d’agents diplomatiques. Réaction de l’Algérie à la détention d’un de ses agents consulaires, accusé d’avoir fomenté l’enlèvement d’un opposant politique algérien sur le sol français. « Pendant que l’Élysée tergiverse », souffle Marianne, « les problèmes perdurent et s’aggravent ».</p><h2>« Immigration, le conclave de la gauche »</h2><p>L’hebdomadaire français le Nouvel Observateur a enfermé une trentaine de personnalités de la gauche française dans ses locaux : des politiques, des patrons d’ONG ou des membres de la société civile. Cela dans le but de parler de l'immigration. Ce thème, très présent dans le débat public français, est porté essentiellement par la droite et l’extrême droite, qui dénoncent « une invasion migratoire ». La gauche, elle, selon le Nouvel Obs, « peine à exprimer sa propre vision et un contre-discours ».</p><p>De ces rencontres sont sorties 12 propositions que liste l'hebdomadaire. Parmi elles : « permettre aux citoyens français de parrainer des candidats à la citoyenneté », ou encore « proposer systématiquement l’enseignement du français à l’ensemble des étrangers » qui arrivent sur le territoire pour la première fois. Des ovnis dans le débat public français, marqué par une poussée des conservatismes.</p>
April 13, 2025
<p>Inquiétude pour a Suisse du Moyen-Orient, autrement dit la Jordanie, petit pays de 11 millions d’habitants. Rarement à la Une des médias, et pourtant, selon l’Express, il est en train de « devenir une poudrière. Depuis le 7 octobre 2023, les habitants du Royaume Hachémite dansent sur un volcan, les opérations d’Israël en Cisjordanie et le 'plan' de Trump pour Gaza, font craindre le pire ». « Le royaume, rappelle l’hebdomadaire, a toujours été la terre d’accueil privilégiée des Palestiniens en exil ». En 1948, à la création de l’État d’Israël, ou en 67 après la guerre des Six-Jours. Le pays héberge aujourd’hui environ 2 millions de réfugiés palestiniens. Or le « plan » de Donald Trump pour Gaza, « prévoit de transférer ses 2 millions d’habitants vers l’Egypte et la Jordanie ». Mais la Jordanie a dit non. Et la punition ne s’est pas fait attendre. Donald Trump « a bloqué l’aide financière au royaume, versée chaque année depuis 1994, en contrepartie de la paix signée avec Israël. »</p><h2>Risque d'exode massif</h2><p>Et la situation en Cisjordanie inquiète aussi les Jordaniens…Selon un diplomate interrogé par l’Express, « les actions des colons et la poursuite très active de la colonisation, fragilisent l’Autorité Palestinienne, ce qui peut provoquer son effondrement et rendre à terme impossible la mise en place d’une solution à deux états. La Jordanie serait alors laissée avec une sorte de bombe à retardement ». « Des centaines de milliers d’habitants de la Cisjordanie possèdent un passeport jordanien, précise l’Express, et se sont fait construire un logement dans le royaume au cas où ». Mais, ajoute l’hebdomadaire, « les autorités jordaniennes savent pertinemment qu’un exode de Palestiniens déstabiliserait le royaume où les Frères Musulmans et le Hamas, sont plus populaires que jamais ».</p><p class="a-read-more"><span class="a-read-more__label">À lire aussi</span><a target="_self" href="https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250413-moyen-orient-la-jordanie-peut-elle-être-entraînée-dans-le-chaos-régional" class="a-read-more__link">Moyen-Orient: la Jordanie peut-elle être entraînée dans le chaos régional?</a></p><h2>Fake news climatiques</h2><p>A la Une également, un appel lancé par le Nouvel Obs. « Alerte à la désinformation climatique », s’exclame l’hebdomadaire. « Plus que l’Ukraine. Plus que la transidentité. Plus que le Proche Orient. Dans la grande foire aux fake news qui sature nos écrans, un sujet surclasse les autres en ce début d’année 2025, le climat », ajoute l’hebdomadaire, selon lequel « le climato-scepticisme s’est mué en une véritable industrie. Médias, réseaux sociaux, youtubers, librairies. C’est tout un écosystème qui permet le développement et la montée en puissance des discours dénialistes », nous dit le Nouvel Obs. Quelques expressions piochées ici et là dans la voix de différents intervenants : « la biodiversité ne s’effondre pas en Europe », ou, à propos du changement climatique, « on nous a baratinés pendant des années, il est temps d’arrêter ». Une étude des propos tenus dans les médias audiovisuels français sur trois mois révèle « 128 cas de désinformation climatique ». N’ayez pas d‘inquiétude, RFI et France 24 font partie des très bons élèves, aucune occurrence de désinformation climatique n’a été relevée sur leur antenne.</p><h2>Affaiblissement démocratique</h2><p>La désinformation climatique en France est analysée dans les colonnes du Nouvel Obs par la climatologue française Valérie Masson -Delmotte. Et c’est d’une analyse politique qu’il s’agit car, selon la climatologue, « dans un contexte d’incertitude sociale, géopolitique et climatique, on voit émerger de nouveaux boucs émissaires : la protection de l’environnement, les agences environnementales, voire des scientifiques, que l’on jette en pâture à l’opinion publique pour distraire d’une réflexion d’ensemble sur les dysfonctionnements et injustices de nos sociétés ». Voilà qui est dit, et ce n’est pas tout. Valérie Masson-Delmotte pointe la politique éditoriale des médias français appartenant au milliardaire Vincent Bolloré. « Les questions climatiques », explique la climatologue, « sont devenues tellement transverses que les tentatives de s’opposer à la transition écologique vont de pair avec l’affaiblissement démocratique. »</p><h2>Bon appétit</h2><p>Enfin, tout autre chose, si c’est encore l’heure du petit déjeuner pour vous, voici une idée de menu… Et attention, il faut avoir l’estomac bien accroché. Car le Point nous parle de « l’assiette de Neandertal ». C’est une géochimiste française de 40 ans, Klervia Jaouen, qui a réussi « à reconstituer l’alimentation de Neandertal » « qui s’est éteint il y a environ 40 000 ans », en étudiant l’émail de ses dents. « La chercheuse » nous dit le Point, « dotée de tout son attirail d’instruments de dentiste, tente de déterminer précisément les proportions d’aliments d’origine animale, végétale ou marine de propriétaires des dents qu’elle passe au crible ». Résultat : « En Europe, Neandertal mangeait de grands mammifères, surtout du mammouth, mais aussi du cerf ou du renne. Et (détail croustillant) de la viande putride avec des asticots ». Végétariens s’abstenir…</p><p>« Il y a bien quelques exemples de consommations de coquillages, poissons et mammifères marins mais on ne sait pas encore », nous dit Klervia Jaouen, « si c’était fréquent ou anecdotique. » Enfin, on sait aussi que « certains individus consommaient des dattes en Irak, et du nénuphar en Belgique» . Voilà peut-être de quoi relancer l'appétit des végétariens... </p>
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